- THOMAS ROGER -

Kruth

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EXPOSITION DU 14 MARS AU 13 AVRIL 2019

Diplômé de la Haute École des Arts du Rhin (DNSEP Design)
je m’intéresse au rapport entre le naturel et l’artificiel, et plus précisément à la manière dont nous pouvons imiter le naturel pour créer de la surprise, de la curiosité.

Je suis installé à Mulhouse où j’ai co-créé, avec Trystan Zigmann (aussi diplômé de la HEAR, DNSEP Design graphique), le studio de design La double clique (www.ladoubleclique.com). Nous développons une recherche liée aux arts numériques et nous pensons qu’aujourd’hui, avec le progrès des outils informatiques tel que la modélisation 3d, nous pouvons développer de nouvelles formes de poésies.

Ce projet est né à Kruth.

J’ai tout d’abord réalisé une étude photographique de ce village situé au bord des Vosges (et à une heure de Mulhouse) pour comprendre comment et pourquoi on arrive à ressentir de l’exotisme à travers ce territoire. 

Ce qui engendre cette impression d’un «ailleurs», ce sont les constructions, les assemblages que réalisent les habitants. Je me suis alors inspiré de ces assemblages pour créer une collection de mobilier.

Dans ce contexte, on parle de constructions pauvres, elles sont délaissées, elles n’intéressent personne et les gens ne vont pas à Kruth pour voir ça.

Même dans la rivière, on retrouve des matériaux de construction comme la brique à l’état de ruine. Ces petits morceaux de terre cuite sont polis par le mouvement des cailloux avec le courant. Ces derniers apparaissent comme un trésor, ils appellent le regard et ils éveillent la curiosité du promeneur. Il s’agit ici d’une trace, celle-ci montre qu’il s’est passé quelque chose ici, on peut aussi parler d’un vestige.

Grace aux différents matériaux récupérés, il y a des assemblages possibles, et c’est ce qui fait la richesse esthétique des constructions. Il y a quelque chose d’étrange et de spontané à travers celles-ci. L’intérêt est qu’elles sont réalisées avec un soucis d’efficacité, et c’est de là que provient leur richesse esthétique. Ces constructions sont «innocentes» dans le sens où ceux qui les ont réalisé n’avaient en aucuns cas pour ambition de faire quelque chose de beau.

On peut aussi parler d’une intelligence pratique, ainsi que d’une intelligence d’assemblage dans le sens où les habitants utilisent des matériaux qu’ils ont sous la main.