ELEVEN STEENS c’est l’histoire du coup de foudre de Véronique et Serge Carrasco pour un bâtiment de plus de 2000 mètres carrés. Leur passion pour les œuvres XXL, le 11 de la rue Steens à Saint-Gilles est devenu leur pièce la plus monumentale. À ELEVEN STEENS les murs ne s’effacent pas. Les lézardes entre les briques, l’effritement des couleurs, les stigmates visibles des usages du passé engagent un dialogue avec le spectateur. Ces murs, les immenses baies vitrées, sont ici les premiers médiateurs des œuvres exposées. Serge et Véronique Carrasco ont souhaité que ce lieu soit un prolongement de leur collection, un espace dédié à la curiosité et à la découverte, associant jeunes artistes et leurs ainé·e·s, plasticien·ne·s et designers. Ce goût pour la transmission va de pair avec celui de la pédagogie. Des étudiant·e·s de La Cambre, de l’École de Recherche Graphique et du master Pratiques de l’exposition-CARE de l’Académie Royale des Beaux-Arts sont impliqué·e·s dans le montage des expositions et leur médiation. D’un lieu à un autre.

Dans l’appartement de Véronique et Serge Carrasco, les œuvres, dont vous ferez la rencontre ici, cohabitent entre elles sur les murs, les sols et les meubles. Elles participent autant que la cafetière, le sofa, le lit, les livres, la table du repas, à l’habitus. Dans ces espaces d’intimité, peintures, photographies, sculptures, design identifient les axes de passage, les lieux du sommeil et du lever. Quand vous êtes dans le salon, la profusion d’œuvres visibles a de quoi perturber votre perception de l’habituelle rigueur de l’accrochage muséal. Le regard alterne entre l’excitation de reconnaître une œuvre et le trousseau de clés posé à côté. C’est un monde vivant. Au début, nous nous sentons contraints de les circonscrire une à une, de les extraire mentalement de ce collectif inhabituel. Avec le temps, l’expérience bascule, le regard est inversé : quand votre attention se dérobe vers d’autres occupations, le lien que vous avez construit avec chaque œuvre, la conscience de leur présence, donnent l’impression qu’elles vous scrutent, vous accompagnent. Elles vous regardent quand vous bataillez pour refaire les lacets de vos chaussures ; elles sont encore là quand vous peinez à vous réveiller. Puis, syndrome absolu de la collectionneuse et du collectionneur, quand vous quittez les lieux en fermant la porte, vous avez l’impression rassurante qu’elles gardent la maison, une part de ce que vous êtes. Exposer sa collection, c’est prêter les œuvres complices de ce quotidien à d’autres que soi. 

NUNC EST BIBENDUM devient alors un « comme chez soi », entouré·e d’œuvres qui font l’histoire et contribuent à nos histoires. Il est le partage d’un extrait XXL de cette collection très vivante.

*Nunc est Bibendum est un vers d’Horace, « c’est maintenant qu’il faut boire ».

La galerie

Les artistes : Francois Bard, Benjamin Sabatier, Françoise Petrovitch, Mathieu Mercier, Arlette Vaermeiren, Luc Praet, Eva Nielsen, Marie Havel, Gilles Barbier et Julia Wachtel

Assises

Les artistes : Ron Arad, Ika Kuenzel, Harald Fernagu, Marc Newson, Bernard Rancillac, Pierre Paulin, Wendel Castle, Yonnel Lebovici, Luc Doerflinger, Robert Combas, Dennis Oppenheim, Jonone et Peter Saul

XXL

Les artistes : Ida Tursic et Wilfried Mile, Bruno Peinado, Robert Combas, Lilian Daubisse, Harald Fernagu, Philippe Pasqua, Daniel Dewar et Grégory Gicquel, Danhôo, Benjamin Sabatier, Jonone, Mathieu Mercier et Fabrice Hyber

Appartement

Les artistes : Gilles Babier, Pascal Convert, Gérard Rancinan, Richard Stipl, Philippe Pasqua, Simone Pheulpin, Carine Mertes, Valérie Delarue, Shine Shivan, Tere Marín Keymer et Jonathan Calan