Expositions Du 28 septembre 2023 au 14 janvier 2024

Les sculptures-installations de Lucie Lanzini semblent reprendre à leur compte les outils de l’architecte et du géomètre. Elle utilise ainsi la corde qui servait autrefois à mesurer les distances et le changement d’échelle des objets pour construire comme des trompe-l’oeil, provoquer des va et vient dans notre appréhension physique et rétinienne de l’espace.

Walnut (2022) reproduit une coquille de noix surdimensionnée en verre soufflé. Ce qui tenait dans le creux d’une main se tient avec les deux. La chaude coquille ligneuse laisse place au frais miroitement du verre teinté. Notre perception imagée de la noix persiste avec ce commun physique, très présent, que chacun de ces modèles peut être brisé. L’issue gourmande de la noix cassée joue avec celle de la “catastrophe“ du verre brisé. Lucie Lanzini convoque nos expériences préalables, rétiniennes et physiques, joue avec elles en les contredisant. Les plafonds deviennent des sols dans Succésion#1 ou Traversée#2 où elle utilise le moulage de frises de plafonds Haussmannien. On pense au  bijoux dans Watchman (2022) où deux pattes de poulet en bronze poli viennent sertir une grosse corde en résine comme deux pierres précieuses sur l’anneau d’une bague. Ces dispositifs ont une précision alchimique dans laquelle Lucie Lanzini invite l’expérience physique de l’espace à jouer avec celle de sa perception comme on jouerait dans un miroir.