- JAMILA WALLENTIN -

Morphogénèse comme processus

MARINE CHEVANSE
Silencieuse vie intérieure ©Jamila Wallentin.jpg
Incision © Jamila Wallentin.jpg

EXPOSITION DU 14 MARS AU 13 AVRIL 2019

Originellement adossée à une pratique du textile avant d’étudier l’archéologie et l’histoire de l’art, j’ai poursuivi une formation en Art - Objet et Bijou contemporain à la Haute Ecole des Arts du Rhin ainsi qu’à l’Akademie der Bildenden Künste de Nuremberg.

Ce parcours entrecoupé de deux années de voyages a nourrit considérablement mes recherches actuelles. Investiguant le corps par des travaux de petite taille, j’ai eu envie de dépasser cette dimension pour me confronter à de nouvelles échelles sculpturales dans l’espace.

Diplômée en Juin 2018, j’ai obtenu le prix du mémoire pour les “Zusammehänge”, une suite de récits, témoignant de l’importance des rencontres dans ma pratique artistique.

D’où proviennent les formes ? Comment se construisent-elles par mon intervention ? Mais surtout, comment évoluent-elle indépendamment de mon influence et de ma volonté ?

« Penser le faire d´un point de vue longitudinale, comme la confluence de forces et de matières, et non plus latéralement, comme la transposition d´une image sur un objet, c´est concevoir la génération de la forme, ou la morphogénèse comme un processus. »

Tim Ingold, Faire Anthropologie, archéologie, Art et Architecture

J'aime les sculptures qui sont le résultat d'un voyage, l’œuvre se situe dans le mouvement de son émergence. J’établis un rapport intuitif et expérimental avec la matière en accompagnant la naissance et l'évolution des formes sur la durée. J'ai une affinité particulière avec les textiles et les métaux. Je travaille le métal tout en souplesse en lui appliquant des opérations techniques de plissé et d'assemblage propres au textile. A l'inverse certaines sculptures en toile de coton sont forgées sur une enclume à l'aide d'un marteau. L'instauration d'un dialogue et d'une réciprocité d’action avec les matériaux me permet de démultiplier l’exaltation face aux inattendus maintenant toutes les possibilités de surprise.

Les incertitudes sont indispensables et motrices dans mon travail car elles éveillent cette envie irrésistible de vérifier les choses, de les expérimenter. J'aime les imperfections, elles peuvent être remarquables, émouvantes, et caractérisant pour un objet, mais j'ai horreur des imperfections dues à l'empressement. Les gestes sont simples, réguliers et répétitifs ils mènent vers une perte de contrôle sur l'objet entre mes mains, et un détachement progressif de la conscience.

Finalement je disparaîS en tant que penseur derrière ce geste.